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La Sélection : la trilogie

Kiera Cass

Romance - Dystopie


UNE SEULE CANDIDATE SERA COURONNÉE

Trois cents ans ont passé et les États-Unis ont sombré dans l'oubli.

De leurs ruines est née Illéa, une monarchie de castes.

Mais un jeu de télé-réalité pourrait bien changer la donne.

La Sélection a bouleversé la vie de trente-cinq jeunes filles. Déchirées entre amitié et rivalité, les quatre candidates encore en lice resteront liées par les épreuves qu'elles ont dû surmonter ensemble. Entre les intrigues amoureuses et celles de la cour, c'est une lutte de tous les instants pour demeurer fidèles à leurs idéaux.

America n'aurait jamais pensé être si près de la couronne, ni du cœur du Prince Maxon. A quelques jours du terme de la compétition, tandis que l'insurrection fait rage aux portes du Palais, l'heure du choix a sonné.

Car il ne doit en rester qu'une...


 

AVIS SUR L'ENSEMBLE DE LA TRILOGIE

La Sélection, c'est une chance pour 36 jeunes filles de se soustraire d'une vie de pauvreté et de misères pour un avenir royal à la tête du pays. La Sélection, c'est une téléréalité dans laquelle ces jeunes femmes doivent se battre avec hargne pour séduire le cœur du prince héritier. La Sélection, c'est une mise en scène mièvre et écœurante d'un jeu de séduction de profond mauvais goût, dans lequel la femme tient le rôle fantastique d'un objet, d'une décoration avec qui le prince peut s'amuser selon son envie, et surtout en faire tout ce qu'il désire. En soit, La Sélection est une saga dégradante pour la gente féminine, mais également pour la littérature jeunesse. Elle est l'exemple même de la raison pour laquelle cette magnifique littérature est souvent si mal considérée. La Sélection, c'est un amas de clichés ahurissants accompagnés d'une intrigue vide et incohérente.

Je pourrais arrêter ici mon carnage, mais je préfère développer davantage afin de mieux vous expliquer les raisons d'un avis si négatif.

Commençons d'abord par le positif car oui, même s'il y en a très peu, certains éléments sont tout à fait acceptables et certaines idées vraiment bien trouvées.

Le principal aspect positif est l'addiction que procure le livre. Sa lecture est très facile, les pages se tournent d'elles-mêmes, comme mues par une volonté propre et individuelle. Il s'agit donc d'un roman très rapide à lire, en deux jours c'était plié. Je me souviens d'ailleurs avoir lu le second tome d'une traite, en une seule nuit. Et heureusement, car sans cela, je n'aurais jamais continué cette saga. L'histoire est légère et sans prise de tête.

Par ailleurs, le décor du palais fait vraiment rêver, même s'il s'agit bien d'une cage dorée. Les apprenties princesses évoluent dans cet environnement somptueux, avec des tenues toujours plus extravagantes et superbes. Cet aspect "princesse Disney" peut freiner et déranger certains lecteurs, mais je l'ai trouvé agréable et distrayant, quoiqu'un peu pompeux. A l'inverse, la société imaginée par Kiera Cass est en totale opposition à la demeure royale. En effet, la population est catégorisée selon différentes castes, allant de la plus riche à la plus démunie. Nos amis les artistes font bien sûr partie de ces dernières. Et bien oui, quelle est la fonction de l'art sinon d'être simplement décoratif et distrayant ? Bon, je recommence à m'énerver, excusez-moi mais c'est plus fort que moi, je ne parviens pas à garder mon calme.

En dehors de cela, cet univers dystopique aurait pu être très intéressant, et même original, mais il est tellement vide! La seule chose qui est mentionnée est ce système de castes, et il n'est pas plus détaillé que le petit résumé que je vous en ai fait ! C'est d'une tristesse ! Je n'ai jamais lu un univers si peu développé, il est à peine effleuré ! Nous voyons très clairement que comme tout le reste, il n'est qu'un simple décor en carton pâte. Si l'on cherche à en découvrir davantage, nous nous retrouvons face à du néant. Il n'y a juste rien, c'en est presque désolant.

L'une des rares informations qui nous est offerte, c'est la présence des Renégats désireux de renverser la Couronne et de tout détruire pour mettre fin à ce système autoritaire. Mais à quoi servent-ils ? A rien ! Ils sont aussi utiles à l'histoire qu'une plante en pot ! Ainsi surgit une véritable incohérence. Les Renégats parviennent à pénétrer dans la demeure royale à de multiples reprises sans jamais rencontrer aucune résistance. Non mais très franchement, on entre dans ce palais comme dans un moulin ! Elle est où, la sécurité ? D'ailleurs, cela soulève une autre question tout aussi étonnante. Comment cela se fait-il que dans un monde futuriste, bien qu'il ait été ravagé, la société soit retournée dans le mode de vie du XIXème siècle ? Non mais s'il-vous-plaît, les gardes se battent avec des lances ! Pas étonnant qu'ils soient constamment attaqués par une bande de civils en colère.

Quant à l'histoire, et bien elle est à l'image de tout le reste : plate et vide. Il ne se passe réellement rien. Rien. De. Rien. Nada. Les rares actions se résolvent bien trop facilement et rapidement. Ah si ! Le château subit une énième attaque des Renégats ! Fuyez tous vous terrer dans les caves ! Les gardes s'occupent de vous protéger ! (avec leurs lances...)

Sincèrement, en plus d'être répétitive sur trois tomes, il n'y a aucun suspense. L'intégralité de l'intrigue est prévisible dès le premier chapitre du premier tome. Avec qui America, l'héroïne, finira-t-elle ? Le magnifique et adorable prince ou son ex petit-ami devenu soldat qui l'a abandonnée ? Mais quel suspense insoutenable ! J'en perds presque mon souffle 🥱 La vérité est que tout tourne autour du triangle amoureux, qui est en réalité le principal enjeu du récit. De façon générale, je n'ai pas de problèmes avec ce fameux procédé, mais celui-ci est d'une niaiserie ! L'intrigue amoureuse est lourde et exaspérante, presque suffocante; j'ai levé les yeux au ciel un nombre incalculable de fois. Le "Je t'aime moi non plus", ça va bien deux minutes, mais ça devient vite pesant (surtout sur trois tomes...).

Si seulement les personnages pouvaient rattraper cette intense mièvrerie, si seulement ils avaient du caractère ! Une fois de plus, le roman nous propose des personnages stéréotypés au plus haut niveau, sans aucun relief et d'une stupidité assez choquante. Tous, sans exception. J'en avais presque envie de pleurer. America est une héroïne vue et revue, la jeune fille misérable qui va tout tenter pour sauver son monde. Elle se croit courageuse et déterminée, mais à la moindre difficulté, elle court se cacher; elle est juste ridicule. De plus, toutes ses décisions sont mauvaises, elle s'y prend mal et est exaspérante au possible. C'est fatiguant. Quant au prince Maxon, une fois n'est pas coutume, il est une belle déception. Je l'aimais beaucoup dans le second tome, mais il est en réalité aussi lisse et transparent qu'une vitre. Un corps sans âme, un pantin sans personnalité. Il sonne aussi faux que le décor en carton de son palais.

La plume de Kiera Cass est très agréable et addictive, facile à lire, mais manque elle aussi de détails. Son écriture est assez froide et superficielle.

Pour conclure, La Sélection est une saga au succès international que je ne comprends pas. Certes, c'est une lecture sympathique qui fait passer un bon moment, et j'ai moi-même pris du plaisir à la lire. Mais avec du recul, je me suis aperçue de sa superficialité et de son immaturité. Je n'ai pas pour habitude de porter un avis aussi acerbe sur un livre, et ce n'est pas avec plaisir que je le fais. Cependant, quels que soient mes propos, je ne tiens à blesser personne. Je respecte le travail de l'autrice et de l'équipe éditoriale, et je peux comprendre pourquoi certains lecteurs aiment cette histoire. Mais elle est tout simplement trop puérile et négligée pour moi.


 

Editon : Robert Laffont

Collection : Collection R

Pages : 360

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