Suzanne Collins
Dystopie - Aventure
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Dévoré d'ambition
Poussé par la compétition
Il va découvrir que la soif de pouvoir a un prix
C'est le matin de la Moisson qui doit ouvrir la dixième édition annuelle des Hunger Games. Au Capitole, Coriolanus Snow, dix-huit ans, se prépare à devenir pour la première fois mentor aux Jeux. L'avenir de la maison Snow, qui a connu des jours meilleurs, est désormais suspendu aux maigres chances de Coriolanus. Il devra faire preuve de charme, d'astuce et d'inventivité pour faire gagner sa candidate.
Mais le sort s’acharne. Honte suprême, on lui a confié le plus misérable des tributs : une fille du district Douze. Leurs destins sont désormais liés. Chaque décision peut les conduire à la réussite ou à l'échec, au triomphe ou à la ruine.
Dans l'arène, ce sera un combat à mort.
Pour assouvir son ambition, Coriolanus parviendra-t-il à réprimer l’affection grandissante qu’il ressent pour sa candidate, condamnée d’avance ?
Quel meilleur jour que celui de la sortie au cinéma de Hunger Games, la ballade du serpent et de l'oiseau chanteur pour vous parler du roman ? A sa parution, ce préquel avait pas mal divisé les fans, et je tombe encore régulièrement sur des avis très opposés les uns des autres. Par conséquent, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre et j'étais même plutôt intriguée. Sans être la plus grande adepte de l'histoire de Katniss et de la rebellion des Districts, je l'appréciais suffisamment pour avoir envie de percer les secrets du président Snow.
Conclusion ? Ce tome est mon préféré de la saga !
Avant toute chose, je tenais à vous prévenir: ne vous attendez pas à découvrir tous les mystères qui entourent l'antagoniste de la série ni à lire un texte rempli d'actions et de rebondissements. Le récit est bien plus lent et psychologique, bien plus mature et profond dans les sujets abordés que dans la trilogie principale. Les événements se déroulent 64 ans avant les aventures de Katniss et Peeta, et délivrent beaucoup d'indices sur certains éléments. Ce préquel nous permet de mieux comprendre l'attitude du dictateur vis-à-vis de Katniss et de la rebellion, sans pour autant le justifier. Rassurez-vous, l'autrice n'a absolument pas cherché à humaniser son personnage, mais nous offre des clefs pour nous aider à saisir une partie de ses motivations et de ses réflexions. J'ai même été plutôt déstabilisée par le silence du gouvernement de Panem, trop fragilisé par la guerre, qui souligne encore plus le totalitarisme de Snow.
Selon moi, les personnages sont le plus gros point fort du récit. Ils ne sont en rien attachants mais possèdent des personnalités extrêmement complexes et nuancées, on ne sait donc jamais comment les aborder ni quoi penser d'eux.
Coriolanus Snow est sans surprise celui que j'ai préféré. C'est un personnage très ambivalent, qui a du bon en lui, mais qui se laisse peu à peu ronger par la peur et la cupidité. Toute son évolution psychologique et passionnante à suivre et, au fond, on ressent un peu de peine pour le jeune homme si charmant du début du roman. En tant que lecteurs, nous sommes en quelques sortes déchirés par deux mouvements contraires : on ne peut pas s'empêcher de s'y attacher, tout en redoutant chacune de ses décisions. D'ailleurs, il est intéressant de constater que l'ensemble du texte est influencé par ses pensées. S'il est narré à la troisième personne du singulier, chaque phrase se révèle être manipulée par Coriolanus, comme s'il cherchait à convaincre subtilement le lecteur du bien fondé de ses actes.
Le rythme de l'histoire est quant à lui assez inégal. Certains chapitres traînent en longueurs tandis que d'autres retiennent toute notre attention. Paradoxalement, le passage sur les Hunger Games en eux-mêmes, avec les combats dans l'arène, est celui qui m'a le moins captivée. Je préférais de loin m'attarder dans les coulisses du show que sous les feux des projecteurs de l'arène. Cependant, je garde surtout en tête l'atmosphère un peu oppressante de l'intrigue : si elle demeure assez calme en surface, on sent bien que quelque chose de glaçant couve derrière les murs en béton armé du Capitole, une chose prête à imploser à tout moment mais on ne sait pas quoi, ni où, ou plutôt qui.
Coriolanus ? on sait très bien qu'il va mal tourner, mais comment ?
Lucie Gray ? trop d'ombre plane autour d'elle, elle est bien plus suspecte qu'elle ne veut bien le montrer
Sejanus, le "meilleur ami" de Snow ? avec son caractère instable, il peut vriller à tout moment
Même les personnages principaux sont ambigus et indignes de confiance, ce qui laisse constamment le lecteur sur le qui-vive.
Il me tarde de découvrir l'adaptation cinématographique de ce volet qui, d'après les images, semble très fidèle. Je pense qu'elle peut apporter un véritable éclaircissement sur l'univers pour les fans qui n'auraient pas lu les livre !
Edition : Pocket Jeunesse (PKJ.)
Pages : 606
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